6 juin 2019
Bilan BTP : 2007-2017 des signes encourageants après plusieurs années difficiles
Les Urssaf de Bourgogne et de Franche-Comté, en collaboration avec la Cerc (cellule économique régionale de la construction) dressent un bilan de l’emploi dans la construction en Bourgogne-Franche-Comté entre 2007 et 2017.
En 2017, le secteur de la construction représente 7,8 % des effectifs du secteur privé en Bourgogne-Franche-Comté avec 49 850 emplois.
Ce secteur est composé de 3 branches : les travaux de construction spécialisés (démolition, installation électrique, plomberie et travaux de finition) qui représentent 82,3 % des effectifs, le génie civil (11,1 %) et la construction de bâtiments (6,6 %).
La région compte 8 350 établissements dans ce secteur d’activité, dont 82,5 % compte moins de 10 salariés.
Un secteur fortement touché par la crise économique
Après un fort repli des effectifs entre 2009 et 2016, le secteur se stabilise en 2017 (- 0,03 %).
En 10 ans, le secteur a ainsi perdu plus de 9 855 emplois (- 16,5 %). Dans le même temps, la baisse au niveau national est moins marquée dans le secteur (- 8,2 %). En région, cette baisse est directement liée à la fermeture d’établissements (- 12,3 %). La perte d’effectifs touche toutes les branches de la construction même si la construction de bâtiments est davantage impactée que le génie civil (- 37,1 % contre - 8,6 %).
Un salaire moyen par tête dynamique
La masse salariale du secteur évolue, elle, positivement entre 2007 et 2017 (+ 3,5 %). Le salaire moyen par tête a lui aussi progressé (+ 24 % en 10 ans). Le salaire moyen par tête atteint 2 075 € brut (contre 2 251 € au niveau national), il varie selon l’activité : le génie civil (2 425 €) ; la construction de bâtiment (2 355 €) et les travaux de construction spécialisés (2 005 €). A titre de comparaison, le salaire moyen par tête du secteur privé est de 2 280 €.
Les déclarations d’embauche à nouveau à la hausse
Le nombre de déclarations préalables à l’embauche (DPAE) a chuté entre 2008 et 2015 malgré un sursaut en 2011 (+ 8,1 %). Depuis 2016, la tendance est à la hausse. Le secteur enregistre en 2017 une augmentation de + 6,1 % du nombre de DPAE par rapport à 2016.
85 % des DPAE concernent des contrats longs (contre 35 % sur l’ensemble du secteur privé), dont 51 % sont des CDD de plus d’un mois et 49 % des CDI Le secteur embauche plus d’hommes : 91,7%.
Un recouvrement qui reste difficile malgré des demandes de délais en baisse
Le taux des cotisations restant à recouvrer ainsi que l’évolution du nombre de demandes de délais permettent d’apprécier les difficultés passagères ou non d’un secteur d’activités.
En 2017, le taux de reste à recouvrer (RAR) est de 3,9 % (8,3 % pour les entreprises de moins de 10 salariés).
En comparaison, le taux de RAR national du secteur de la construction est de 5,9 % et celui du secteur privé en général s’élève à 0,96 %.
Entre 2010 et 2013, le nombre de demandes de délais n’a fait qu’augmenter passant de 1 700 à 1 950 demandes par an. Les demandes ont ensuite diminué, avec une baisse notable entre 2016 et 2017 (- 25 %). En 2017, 963 délais ont été demandés.
Des différences selon les départements
Avec plus de 11 000 salariés dans le secteur du BTP (soit 8,0 % des salariés du privé), la Côte-d’Or est le département de la région qui emploie le plus grand nombre de salariés du secteur. Près de 1 600 établissements du BTP sont implantés dans ce département. La crise n’a pas épargné la Côte-d’Or (-13,0 % des effectifs en 10 ans) mais la baisse dans le secteur reste plus limitée qu’en région (-16,5 %).
Le département du Doubs compte 1 430 établissements et 9 230 salariés dans le BTP en 2017, soit 7,2 % des effectifs du secteur privé. Entre 2007 et 2017, le nombre de salariés dans la construction a diminué de 16,1 %, une baisse proche de la moyenne régionale (- 16,5 %).
Le Jura compte 5 025 salariés (soit 9 % des effectifs du secteur privé) et 900 établissements.
Avec la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or, le département du Jura est le seul à ne pas perdre d’emplois en 2017 (+ 0,4 %).
Le secteur de la construction représente 7,4 % des effectifs de la Nièvre (soit 2 980 salariés) et compte 610 établissements. Depuis 2009, le secteur perd des emplois chaque année et ne retrouve pas le chemin de la croissance. Ainsi, le département est celui qui a enregistré la plus forte baisse d’emplois dans le BTP en 10 ans : - 32,3 %.
En 10 ans, le département de la Haute-Saône a perdu 22,4 % des salariés dans le secteur de la construction. Avec 3 370 salariés en 2017, le secteur de la construction représente 7,7 % des effectifs du secteur privé contre 9,5 % en 2008. La Haute-Saône fait partie des départements qui enregistrent la plus forte baisse de salariés ainsi que d’entreprises (- 18,2 % en 10 ans).
La Saône-et-Loire compte plus de 10 500 salariés dans le secteur de la construction et 1 735 établissements. En 10 ans, le secteur du BTP a subi des pertes d’emplois mais à un rythme moins soutenu qu’en région. Ainsi, sur 10 ans, il est le département qui perd le moins de salariés dans ce secteur (- 10,1 %).
L’Yonne compte 5 245 salariés (soit 7,5 % des effectifs du secteur privé) et 1 080 établissements. En 10 ans, la construction dans le département a perdu 24,3 % de ses effectifs, l’une des baisses les plus importantes de la région.
Le Territoire de Belfort compte, en 2017, 2 150 salariés soit 18,9 % de moins qu’en 2007 et 345 établissements (-16 % en 10 ans). Le taux de restes à recouvrer se détériore à nouveau en 2017 (8 %), c’est le plus fort de la région.